Le souverain entre en scène
Résumé
" Souverain est celui qui décide de l'état d'exception " - par cette phrase s'ouvre le traité Théologie politique de Carl Schmitt. Le constat fait en 1922 par ce juriste et historien qui compte parmi les adeptes du fascisme naissant, trouvera écho dans l'étude Du drame baroque de Walter Benjamin : " Le souverain représente l'Histoire ". La légitimité de toute action politique est assurée par une convergence particulière entre théologie et politique, une convergence qui permet non seulement de situer les concepts juridico-politiques sur le même fond métaphysique incontesté que les concepts purement théologiques, mais qui attribue au système juridico-politique la validité de ces derniers, même s'il n'y a aucune référence explicite au domaine du religieux. Autrement dit : les fondements d'une théorie moderne de l'état sont le produit d'une théologie politique. Or, le souverain représente un système de valeurs dont il doit se montrer digne. Ainsi, le théâtre du classicisme et du baroque met en scène des parcours initiatiques : Corneille, Racine ou Calderón en présentent les meilleurs exemples. La communication présente d'abord les différents aspects du concept de souveraineté (st. Thomas, Bodin, Hobbes, Schmitt, Benjamin, Agamben, Derrida), puis elle propose une lecture théologico-politique de quelques pièces du XVIIe.