L'émulation du monde ancien: Altneuland de Theodor Herzl - Université de Limoges Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Germanica Année : 2002

L'émulation du monde ancien: Altneuland de Theodor Herzl

Till Kuhnle
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 934444

Résumé

" Wenn Ihr wollt, dann wird es kein Traum bleiben " - mit diesem Motto beginnt Theodor Herzls 1902 erschienener Roman Altneuland. Es ist die Wiederaufnahme des Der Judenstaat entworfene Programm eines jüdischen Staates in Palästina in Gestalt einer literarischen Utopie. Grundlage dieses neuen Staat soll eine nach genossenschaftlichen Prinzipien organisierte Gesellschaft sein, in der sich jeder Bürger frei entfalten könne. Der ökonomische und technische Realismus Herzls schreibt sich in die Ideologie eines Bürgertums ein, das sich von der Vorstellung eines immerfort zu Höherem strebenden Menschengeschlechts verabschiedet hat und nunmehr einzig dem wissenschaftlichen Fortschritt traut. Für Herzl ist daher die baldige Verwirklichung des Projekts Judenstaat/Altneuland durchaus denkbar : " Der geringen ökonomischen Veränderungen im jüdischen Musterstaat entsprechend, wird diese Utopie nicht weit in die Zukunft verlegt : sie gibt sich als Bericht aus dem Jahr 1920 " (E. Bloch). In der Tat vertritt Herzl eine besondere Vorstellung von der Bestimmung der europäischen Juden : Das Prinzip der Assimilation, der Nachahmung (imitatio) europäischer Werte, wird abgelöst von der Idee eines friedlichen Wettstreits (lat. /rhet. aemulatio) bei der Vollendung der Zivilisation durch diese Werte. In gewisser Hinsicht unternimmt hierbei Herzl eine ideologische ré-écriture (das Schreiben in Topoi, die bruchlos in einen " neuen " Text eingehen) einer Weltanschauung, wie sie etwa auch von einem Jules Verne vertreten wurde. Herzl lehnt eine eschatologische oder apokalyptische Geschichtsphilosophie ab, die - in der Tradition eines jüdisch-christlichen oder säkularen Millenarimus - eine bevorstehende Zäsur verkündet : die Vernichtung der alten Welt, damit auf diese ein neues (messianisches) Zeitalter folge. Dennoch sieht Herzl im jüdischen Volk die Avantgarde der Menschheit : " Die Welt wird durch unsere Freiheit befreit, durch unseren Reichtum bereichert, und vergrößert durch unserer Größe. Und was wir dort [in Palästina] nur für unser eigenes Gedeihen versuchen, wirkt machtvoll und beglückend hinaus zum Wohle aller Menschen " (Der Judenstaat). Heute scheint das Werk Herzls vergessen. Für Shmuel Trigano etwa hat der Zionismus von 1948 nur noch wenig gemein mit dem Zionismus seiner Gründerväter. Dieser sei eine Ideologie der Verzweiflung, eine Ideologie des Exils. Dennoch sind die literarisch wenig anspruchsvollen Schriften Herzls stets gegenwärtig. Angesichts der Herausforderung durch die Existenz des Staates Israel, werden sie - quasi als ré-écriture einer Leerstelle (blanc) - fortwährend um- und weitergeschrieben. Text online: http://germanica.revues.org/2076
" Si vous le voulez, ce ne sera pas un rêve " - c'est le slogan mis en exergue du roman Altneuland (fr. Terre ancienne - terre nouvelle ou Le Pays ancien-nouveau), paru en 1902, dans lequel Herzl développe le projet sioniste sous forme d'une fiction politique : cette société juive en Palestine, basée sur un système coopératif et mutualiste, qu'il a esquissée, en 1896, dans son essai Der Judenstaat. Par son réalisme technique et économique, Herzl reprend l'idéologie d'une bourgeoisie qui a abandonné l'idée de la perfectibilité du genre humain tout en gardant confiance en l'idée du progrès scientifique. Herzl pose son projet comme réalisable : " En raison du changement minime apporté au système économique dans l'État juif modèle, cette utopie n'était pas installée dans un avenir très éloigné : elle se déclare compte rendu de l'année 1920 " (E. Bloch). En effet, Herzl fait preuve d'une vision particulière de la destinée des juifs européens : l'idée de l'assimilation aux sociétés européennes qui ne signifiait qu'une pure imitation de leurs valeurs est remplacée par celle de l'émulation (dans le sens rhétorique du terme, lat. aemulatio) dans l'accomplissement de la civilisation par ces valeurs. Dans une certaine mesure, il pratique la " ré-écriture " idéologique d'une vision du monde telle qu'elle a été exprimée, entre autres, par Jules Verne. Il récuse toute philosophie de l'Histoire eschatologique, voire apocalyptique, qui - à l'instar des millénarismes chrétiens et judaïques ou de la révolution marxiste - annonce une rupture imminente : l'anéantissement du vieux monde pour faire naître sur ses décombres une ère (messianique) nouvelle. Et pourtant, le rôle attribué par Herzl au peuple juif est celui de l'avant-garde de l'humanité : " Le monde sera libre par notre liberté, enrichi de notre richesse, agrandi de notre grandeur. Et ce que nous tenterons là-bas pour notre propre prospérité aura des effets puissants et heureux pour le bien-être de l'humanité tout entière "( Der Judenstaat). Aujourd'hui, l'œuvre de Herzl paraît oubliée. Pour Shmuel Trigano, le sionisme de 1948 " a peu à voir avec le sionisme fondateur. C'est une idéologie désespérée. Elle est devenue l'idéologie de l'exil ". En fait, il ne s'agit que de la " ré-écriture " d'un blanc, car les écrits de Herzl, pourtant mineurs en tant que textes littéraires, sont toujours présents dans tout discours portant sur l'identité juive face au défi nommé Israël. Texte en ligne: http://germanica.revues.org/2076

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Littératures
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-00922327 , version 1 (25-12-2013)

Identifiants

  • HAL Id : hal-00922327 , version 1

Citer

Till Kuhnle. L'émulation du monde ancien: Altneuland de Theodor Herzl. Germanica, 2002, 31, pp.143-157. ⟨hal-00922327⟩
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