L'émancipation féminine en question dans Der Tod des Mächenprinzen (La mort du prince charmant) de Svende Merian
Résumé
Dans ce roman autobiographique, la féministe allemande Svende Merian évoque les difficultés de vivre le féminisme au quotidien dans les années quatre vingt, depuis les problèmes de contraception jusqu'à l'égoïsme masculin en passant par les frustrations sexuelles et la perte des illusions. Tout en défendant farouchement l'égalité homme / femme, Svende Merian n'en a pas moins été marquée par les contes de fées de son enfance. Elle n'en continue pas moins de rêver à un prince charmant hypothétique qui comblerait ses attentes. Or, lorsqu'elle croit l'avoir trouvé, la réalité ne tarde pas à la décevoir. Son prince charmant se lasse d'elle, la maintient à distance, et la renvoie à sa solitude. Elle se rend compte alors que l'émancipation féminine ne permet pas toujours de rapprocher le féminin du masculin. Ce roman frappe pas son ton véridique. Svende Merian ne triche pas avec elle-même, mais tente de dire ce qu'elle a vécu, de rapporter aussi fidèlement que possible ses expériences et ses sentiments, même quand ils ne la valorisent pas ou quand ils sont en contradiction avec ses convictions. Elle prend des risques en dévoilant ses sensations intimes. C'est ce qui fait de ce roman rédigé en un style impertinent et plein d'humour un témoignage intéressant et original sur le mode de vie de la jeunesse dans les années 80, en une période où une liberté nouvellement acquise se heurtait aux anciens préjugés et habitudes, et où le féminisme était souvent victime de son propre radicalisme.