"Paysages : le ciel, la terre et l'eau"
Résumé
La définition sémiotique du paysage se joue dans la possibilité d'établir le rapport entre un espace figuratif, tributaire de la perception du sujet qui l'observe (plan de l'expression), et les valeurs qui en émanent (plan du contenu). Dans cette " sémiotique-objet ", l'énonciation du paysage est l'acte par lequel expérience et existence se rencontrent pour signifier ensemble. Un paysage, dans notre héritage culturel occidental, a les propriétés d'une physionomie singulière. L'énonciation du paysage est donc aussi un moment d'iconisation et de singularisation où la résolution de toutes les hétérogénéités constitutives aboutit à la reconnaissance d'une identité figurative. Face à un paysage, le regard parcourt toujours à la fois un espace et une durée. Dans une seule énonciation, le paysage conjugue donc deux parcours narratifs : le récit de la morphologie dynamique du paysage, et celui de l'expérience sensible. Cet encadrement théorique du paysage-objet est vérifié, à titre d'exemple, à travers l'analyse de la construction iconique du paysage limousin tel qu'il est mobilisé par un échantillon de photographies représentatives.