Entre obéissance et résistance : la délicate position du clergé canonial face à la centralisation pontificale et royale en France du XIIIe au XVe siècle - Université de Limoges Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Temporalités, revue du CERHILIM (Centre de recherche historique de l'Université de Limoges) Année : 2005

Entre obéissance et résistance : la délicate position du clergé canonial face à la centralisation pontificale et royale en France du XIIIe au XVe siècle

Résumé

L'obéissance est une notion fondamentale dans l'histoire du christianisme en référence au modèle du Christ qui obéit au Père jusqu'à la mort. Dans le livre de la Genèse, la désobéissance est source du péché et de la déchéance de la condition humaine. Mais la question de l'obéissance à Dieu est un fait, celui de l'obéissance à ses ministres en est un autre, de même que l'obéissance aux règles humaines et pas seulement aux préceptes divins. Avant même de poser le problème à propos des fidèles à l'époque médiévale, considérons celui de l' obéissance au sein du clergé. Celle-ci a été précocement théorisée dans le monde des réguliers, elle fait l'objet d'un voeu. Tacite dans le cadre de la hiérarchie complexe du clergé séculier, elle lie ses ministres à l'évêque du diocèse. Elle se pose avec une acuité particulière aux XIV e et XV e siècles, ce dont la terminologie témoigne par l'emploi fréquent à cette époque des notions d'observance et surtout d'obédience. C'est que se produisent alors de sérieux remous contre le devoir d'obéissance, non pas à l'évêque mais au pape dont l'autorité s'est affirmée avec force surtout au XIII e siècle, doublée de celle du roi dans le domaine civil. Ce renforcement de l'autorité entre dans le cadre de la centralisation pontificale et royale. Le clergé qui y est confronté en premier lieu est le clergé canonial des cathédrales et des collégiales car ses bénéfices et ses services sont convoités par les deux puissances. Il se trouve également lésé dans ses droits comme collateur ordinaire de nombreux bénéfices diocésains. Pris entre l'obéissance due à l'évêque, au pape et au roi, sa position délicate tente de sauvegarder son indépendance. Car l'obéissance peut être le fruit d'une contrainte qui annihile toute liberté mais, dans le champ religieux surtout, elle peut être volontaire. L'Église médiévale n'est pas une armée qui obéit sans limite à son chef. Pour obéir, il lui faut reconnaître sa légitimité à l'autorité qui la gouverne. La question de l'obéissance dans le cadre ecclésiastique pose celle de la légitimité des droits du pape et du roi à gouverner le clergé, problème d'ecclésiologie. Quel a été le statut de l'autorité dans la société cléricale française à la fin du Moyen Âge ? Les éléments d'une réponse sont à glaner dans des sources très diverses issues des chancelleries pontificale, royale et locales comme les registres de lettres communes des papes, les ordonnances royales sur les questions bénéficiales ou les registres de réception et de délibérations des chapitres.
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Dates et versions

hal-01374245 , version 1 (13-12-2017)

Identifiants

  • HAL Id : hal-01374245 , version 1

Citer

Anne Massoni. Entre obéissance et résistance : la délicate position du clergé canonial face à la centralisation pontificale et royale en France du XIIIe au XVe siècle. Temporalités, revue du CERHILIM (Centre de recherche historique de l'Université de Limoges), 2005, Temporalités, Cahiers du CERHILIM, 2, p. 39-48. ⟨hal-01374245⟩
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