Hydratation et nutrition entérale à domicile - Université de Limoges Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Nutrition Clinique et Métabolisme Année : 2019

Hydratation et nutrition entérale à domicile

Résumé

Introduction et but de l’étude Il existe peu de données sur l’hydratation lors de la nutrition entérale à domicile (NEAD). Une enquête francophone d’opinion était réalisée, dont l’objectif était de faire le point sur les pratiques d’hydratation complémentaire en NEAD. Matériel et méthodes Cette enquête menée par la SFNCM s’adressait aux professionnels de santé impliqués dans la NEAD. Le questionnaire en ligne administré en avril et mai 2018 recueillait des données générales, de prescription, d’apports et de modalités d’hydratation. L’analyse statistique utilisait les tests du Chi2 et de Fisher. Le seuil de significativité était fixé à p < 0,05. Résultats et analyse statistique Un total de 295 professionnels répondaient. Au total, 91,2 % étaient français, 4,7 % belges et 2,1 % suisses. D’ailleurs, 62,7 % exerçaient en établissement de santé (ES) et 37,3 % intervenaient au domicile. 63,7 % des répondants étaient diététiciens et 29,8 % médecins. La file active médiane des patients suivis était de 40 (minimum = 1 ; maximum = 600). Les répondants déclaraient être confrontés fréquemment (44,3 %) ou toujours (8,3 %) à des difficultés d’hydratation, quelle que soit la profession, le lieu d’exercice ou l’activité. Pour 76,6 % des répondants, les consignes d’hydratation relevaient d’une prescription médicale ou d’un conseil diététique. Le conseil diététique était plus souvent cité par les diététiciens (p = 0,0001). D’après les répondants, une hydratation et le volume hydrique à administrer étaient systématiquement prescrits dans respectivement 54,3 % et 40,5 % des cas. Le type d’eau et le changement des dispositifs d’hydratation n’étaient jamais prescrits dans respectivement 59,1 % et 56,1 % des cas. Les répondants déclaraient tenir compte des prises hydriques per os (93,1 %), de la situation clinique (86,6 %) et du volume de mélange nutritif (80,8 %) pour déterminer le volume hydrique à administrer. L’état d’hydratation clinique était plus souvent cité par les médecins (94,3 % vs 73,1 % des diététiciens, p < 0,001) comme paramètre de surveillance de l’adéquation des apports. La surveillance du transit était plus fréquemment citée par les diététiciens (76,9 % vs 51,1 % des médecins, p < 0,001) et le personnel des ES (70,6 % vs 46,7 % des intervenants au domicile, p < 0,001). La majorité des répondants déclarait utiliser de l’eau du robinet ou en bouteille. Un total de 61,6 % disait ne jamais supplémenter en sel lors de la NEAD exclusive. Au total, 90,0 % des répondants déclaraient utiliser les poches à eau et 84,9 % les seringues pour hydrater. Près d’un quart des répondants (27,0 % pour les seringues et 23,4 % pour les poches) disait ne pas connaître la fréquence de changement des dispositifs, cette méconnaissance touchant plus souvent les médecins et le personnel d’ES (p < 0,001). Le recours au régulateur de débit électrique était fréquemment cité, le plus souvent de façon concomitante à l’administration du mélange nutritif. Les répondants étaient demandeurs d’une amélioration des prescriptions d’hydratation et de référentiels synthétiques à ce propos. Conclusion Les pratiques d’hydratation en NEAD sont disparates, et les problèmes fréquents. Les référentiels sont peu connus, dispersés, parfois non concordants. La création d’un document support unique et consensuel d’aide aux pratiques pourrait être utile.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02362027 , version 1 (13-11-2019)

Identifiants

Citer

Philippe Fayemendy, D. Barnoud, S. Schneider, B. Morin-Boulogne, Pierre Jésus, et al.. Hydratation et nutrition entérale à domicile. Nutrition Clinique et Métabolisme, 2019, 33 (1), pp.31. ⟨10.1016/j.nupar.2019.01.273⟩. ⟨hal-02362027⟩
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