C. Au-cours-de-cette-journée, 18 septembre que, vers dix heures du matin, les rebelles tirèrent sur deux vaguemestres du 19 ème Régiment d'infanterie. Ceux-ci ayant à remettre des lettres aux bataillons venus de La Croix d'Echoron, à La Courtine et à Malleret, se dirigeaient en voiture sur La Courtine par la grand route

. Arrivés-À-la-hauteur-du-breuil, . Sergent-lemeur-au-ventre, and . Le-sergent-feger-À-la-cuisse, La voiture fit demi-tour sous les coups de fusils et rentra à La Croix d'Echoron. Le sergent Lemeur succomba une heure après en arrivant à l'ambulance installée à l'école pratique de Felletin ». Pierre Poitevin introduit alors dans son récit une interview du sergent Feger qu'il avait été faire chez ce dernier, à Squiffiec dans les Côtes du Nord. Le mort et le blessé étaient tous deux bretons. Le récit du sergent Feger est vivant et détaillé et surtout permet de « charger » les rebelles dans la mesure où la voiture que conduisent les deux hommes porte les fanions de la Croix Rouge

, Archives militaires de Russie, TsVIA, F 13 234 et Rodion Malinovski

, Ce point de la violence des heurts méritera encore quelques recherches. Il n'est pas le seul. Si l'on connaît bien le devenir des mutins 77 et, de manière plus générale, celui de ces contingents russes par la suite, il reste des inconnues quand aux juridictions militaires russes qui jugèrent les soldats, quand aux soldats qui s'enfuirent des groupes de travail auxquels ils avaient été affectés et qui firent souche en France, quand au parcours des pro-bolchevicks qui rentrèrent en Union soviétique, quand aux enquêtes qui furent conduites à La Courtine et dans les environs sur l'impact des « évènements » sur la population locale 78 . Les morts russes de La Courtine furent conduits au cimetière « à l'insu de la population (?) la nuit, dans un fourgon et enterrés dans un terrain vague ». Ils ne figurent pas dans l'ensemble les registres de l'Etat civil de la commune (disparus?) et il n'y a aucun signalement de ces morts, Il est curieux que l'on ne dispose d'aucun témoignage sur ce point d'autant qu'une étude scientifique menée en 1925 indiquait que les tirs pratiqués dans le camp étaient audibles jusqu'à 40 km alentour. Cf. Bulletin de la SLSA de la Corrèze, p.143, 1924.

. «-l'herbe-y-pousse-drue, Ils voisinent avec deux annamites et un chinois. C'est dire combien ces morts furent considérés comme des pestiférés ». Les morts de La Courtine n'eurent pas de porteur de mémoire pendant longtemps ; aujourd'hui le carré est entretenu. Quand à ceux qui constituent l'ensemble des « manquants », on a perdu jusqu'à la trace même de leur existence ; disparus virtuels en raison de l'imprécision des chiffres ou cadavres sans sépulture, ils n'existent plus. Les militaires auteurs de l'histoire du camp de La Courtine 79 , comme plusieurs de leurs prédécesseurs, signalent qu'on pensait au lendemain des opérations militaires que les mutins avaient enterré leurs camarades morts dans le camp ce qui explique que « la zone fut fouillée après les évènements. Il n'y a pas un seul endroit qui n'ait été retourné, écrivait Pierre Poitevin dans les années trente, les ronces règnent en maître et l'emplacement où ils reposent est entouré de fil de fer barbelé

, La première comprend les plus coupables au nombre de 81 qui sont dirigés avec leur chef Globa le 21 septembre à Bordeaux pour être déférés aux juridictions militaires russes lesquelles rendent des jugements contradictoire (non-lieu général y compris pour Globa). La seconde comprend les mutins d'une culpabilité moindre soit un total de 549 hommes, 300 sont envoyés sous escorte au camp de Bourg-Lastic le 20 septembre et 249 à l'île d'Aix le 21. La troisième est composée des restants, environ 7 500 hommes qui sont? retenus à La Courtine. Afin de libérer le camp pour les troupes US et en raison de l'agitation qui y règne au moment de la Révolution d'octobre, ils sont ensuite réintégrés au front (les volontaires) ou assignés à des compagnies de travail, L'autorité russe classe les mutins en trois catégories

M. A. Ces-enquêtes-discrètes-eurent-bien-lieu-comme-le-signale, Delarbre : « quelques temps après deux gendarmes se présentèrent à l'épicerie familiale. Ils étaient chargé d'une enquête sur les fréquentations trop assidues de ces soldats au domicile de mes parents, 1997.

. Op and . Cit,