, Cette nouvelle rhétorique, « Bien différente d'un état passif où la spontanéité de l'écriture s'associerait à un abandon affectif trop proche de l'exhibition

, élabore comme acte de mimesis sur la ruine des anciens procédés. Le changement est si profond que, au jugement de Boileau, les beautés que la génération précédente avait contemplées et enviées dans la lettre balzacienne étaient devenues

, Mais cette attitude critique continue aussi de résulter d'une forme de myopie, voire de l'impossibilité d'associer l'art et la franchise, l'ornement et la véracité, Cette attitude s'est reproduite quand les Lettres à Sophie Volland, pp.1759-1774

, Beaucoup ne prirent pas au sérieux, professeurs comme étudiants, ce document littéraire d'un amour si réel, si quotidien 17 . Il paraissait anormal, révoltant, que l'art et la vérité fussent pour une fois si monstrueusement accordés. Le sentiment n'était sans doute pas sincère ; ou bien ces lettres n'étaient pas de la littérature. D'ailleurs, Barbey d'Aurevilly n'en avait-il pas parlé en ces termes définitifs : « Ces lettres qu'on ne croirait jamais, en les lisant, écrites pour une femme aimée, adressées par Diderot à sa maîtresse adorée, vol.18, 1987.

, Et plus difficile encore était pour une femme de son temps, Mme de Sévigné, le fait de rechercher une reconnaissance publique à l'effort d'écriture, d'inventio, de dispositio, qu'elle accordait aux siennes 19

B. Beugnot, Style ou styles épistolaires ? », RHLF, nov.-déc, p.943, 1978.

, Voir en 1987, la mise au point de Marc Buffat concernant cette polémique dans sa Chronique pédagogique, « Les Lettres à Sophie Volland et l'Agrégation », RDE, n°2, pp.171-173, 1987.

G. Barbey-d'aurevilly, . Diderot, and D. Paris, , vol.1880, p.124

, il suppose de prendre position sur une intention par définition inaccessible -ce débat a au moins eu le mérite de mettre en lumière l'ambiguïté du statut de cette correspondance. Conscients d'avoir affaire à un texte fragile, les éditeurs et lecteurs successifs ont dû constamment négocier avec la volonté de rassembler un « corpus, Mme de Staël nous l'a hélas rappelé : « Un grand talent triomphait de toutes ces considérations ; mais il était néanmoins difficile aux femmes de porter noblement la réputation d'auteur, 1998.

O. Richard-pauchet,

, Voir aussi Alain Viala, Naissa ce de l' crivai . Sociologie de la litt rat re à l'âge classiq e, p.327, 1985.

, Les réactions des différents protagonistes de la querelle à l'idée que seule la postérité tranchera (notamment à la publication de l'ouvrage de F. Nies, voir supra) sont les suivantes : R. Duchêne, « Un horizon qui se perd dans l'infini. À propos de la traduction récente d'un livre de F. Nies, Les Lettres de Mme de Sévigné, Conventions du genre et sociologie des publics », PFSCL, vol.30, pp.209-230, 2003.

F. Nies and . Duchêne, lecteur (pas) comme les autres ?, PFSCL, vol.31, pp.223-230, 2004.

B. Beugnot, F. Mme-de-sévigné-telle-qu'en-ellemême-enfin-?-», and . Forum, L'i ve tio des classiq es. Le « siècle de Louis XIV » existe-t-il ?, Éd. du CNRS, vol.5, pp.78-87, 1980.

L. Depretto, Pour ce qui est du régime de « littérarité conditionnelle », voir Gérard Genette, Fiction et Diction, p.26, 1991.