Accords, désaccords et raccords dans l’art
Résumé
En revenant sur la définition traditionnelle de l’accord musical, nous chercherons à mettre en évidence d’une part le rôle structurant de ce concept au sein du système tonal dans son ensemble, et d’autre part sa portée dans le cadre de l’esthétique générale développée entre le Romantisme et la fin du XIXe siècle - où, en tant que source d’une syntagmatique, il devient le modèle d’une grammaire des arts. Sur cette base, nous montrerons comment cette “esthétique de l’accord” a été bouleversée dans l’art dit “contemporain” par l’introduction, à l’encontre des idéaux de “consonance” et d’“harmonie”, de nouveaux principes d’organisation, allant de la dissonance à la stridence. Dans ce cadre, l’accord en tant que principe formel de l’oeuvre artistique cède la place, sur d’autres plans de pertinence, à l’accord en tant que phénomène esthésique et interactionnel. En introduisant des formes alternatives de sémiose, l’art contemporain interroge ainsi la définition même de l’art et de l’esthétique.