Affections neurocognitives au Burkina Faso
Résumé
L’augmentation progressive de l’espérance de vie et une
meilleure maîtrise dans la gestion des maladies transmissi-
bles favorisent l’émergence de la pathologie neurocognitive à
travers le monde, et peuvent être à l’origine de pathologie en
rapport avec le grand âge. Bien que les personnes âgées de plus
de 65 ans représentent 3,4 % de la population, peu d’études
ont été consacrées aux affections neurocognitives au Burkina
Faso. Cette tranche d’âge coïncide avec l’existence des comor-
bidités (diabète, HTA, problèmes dégénératifs rachidiens), la
baisse des revenus et une insuffisance de système public de
protection sociale et des allocations de retraites.
Dans notre contexte, il n’existe quasiment pas de structures
dédiées à la prise en charge médicale dédiées aux person-
nes âgées. Les rares études hospitalières qui ont porté sur les
démences au Burkina Faso, mettent en exergue un retard à
la consultation médicale, chez des patients dont l’âge moyen
était de 62,20 ans et la tranche d’âge de 60 à 70 ans représen-
tait 27,8 % avec une nette prédominance masculine (sex-ratio
à 2). La plainte mnésique était le principal motif de con-
sultation et l’entourage était à l’origine de la demande de
soins dans la majorité des cas (81,94 %). Plus de la moitié
des patients atteints de démence était illettrés (51,40 %). Les
démences dites curables représentaient 68,05 % des cas tan-
dis que la maladie d’Alzheimer avait été diagnostiquée dans
9,72 % des cas. En l’absence d’Assurance maladies pour la
majorité d’entre eux, la prise en charge est assurée par la
famille. L’importante proportion de sujets illettrés rend dif-
ficile l’utilisation des tests de diagnostic de démence. Ces
données hospitalières ne permettent pas une analyse réelle
de la situation des démences au Burkina Faso.
Des études en population pourraient permettre de cerner la
réalité des affections neurocognitives et d’en dresser le profil