Les Ecrits indiscrets. Autoreprésentation et forme de l'écriture de soi dans l'oeuvre de Diderot - Université de Limoges Accéder directement au contenu
Hdr Année : 2017

Les Ecrits indiscrets. Autoreprésentation et forme de l'écriture de soi dans l'oeuvre de Diderot

Odile Richard-Pauchet

Résumé

Notre inédit d’HDR, intitulé Les Écrits indiscrets. Autoreprésentation et formes de l’écriture de soi dans l’œuvre de Diderot, envisage les formes diverses de l’apparition du biographème (selon la définition de Roland Barthes) tant par sa manifestation à la première personne, que selon les formes et les genres variés de l’écriture diderotienne (le discours, la lettre, le récit, le drame...) aux fins d’une lecture intimiste. Elle s’attarde ensuite sur deux œuvres singulières dont les accents particulièrement personnels, selon nous, méritent d’être relus sur le mode d’une extrême attention à l’expression du « je » : il s’agit de La Religieuse (1760) et de l’Éloge de Richardson (1762), l’une inspirée par le grand romancier anglais, l’autre écrite en son hommage. Toutes deux, rédigées dans la période la plus douloureuse de la vie de l’écrivain, quand le souvenir du conflit familial s’aggrave de la mort du père (été 1759) et de la crise d’identité littéraire (censure de l’Encyclopédie, échec du théâtre), nous apparaissent comme des moments de compensation affective très intenses par l’écriture, par le biais de stratégies de publication fort différentes l’une de l’autre. Notre réflexion montre enfin comment la fiction étant momentanément abandonnée, cette écriture du sensible se reporte et se réinvestit de façon empirique dans la correspondance intime (principalement avec Sophie Volland), promue creuset cathartique de l’émotion, puis dans les Salons, selon un phénomène de « vases communicants » en vertu duquel ce qui ne peut plus se dire à l’amie, peut se dire à l’ami (Grimm, destinataire de ces textes de critique esthétique), et ce à travers des scènes ou des tableaux scénarisés par l’inconscient. Accessoirement, un « épilogue » centré sur les « fictions langroises » fournit des pistes d’études orientées autour des années 1770, quand un ultime voyage en terre paternelle non seulement libère l’affect du sujet, mais encore fertilise l’imaginaire de l’écrivain et donne en peu de temps ce faisceau d’écrits caractérisés par une sérénité nostalgique, via des espaces esthétiques jusqu’ici encore inexplorés : le conte populaire, l’entretien philosophique « autobiographique », le récit de voyage, l’idylle portée au théâtre... et marquent une évolution remarquable, quoique non définitive, de l’œuvre poétique. Cet itinéraire permet de revisiter l’œuvre d’un point de vue à la fois intime et spéculaire, montrant comment l’écrivain y fait volontiers intervenir son propre personnage sur un mode scientifique, engagé et investi (se prenant, par principe et par méthode, fréquemment pour objet de son étude) ; mais aussi dans une intention thérapeutique (ayant ressenti les bienfaits introspectifs d’une écriture de « proximité ») ; enfin de façon esthétique, désignant in fine ce personnage devenu familier à son lecteur et à lui-même, comme bon génie du lieu et figure récurrente d’un univers éclaté auquel il s’efforce de donner sa cohérence.
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  • HAL Id : tel-02490039 , version 1

Citer

Odile Richard-Pauchet. Les Ecrits indiscrets. Autoreprésentation et forme de l'écriture de soi dans l'oeuvre de Diderot. Littératures. Université François Rabelais - Tours, 2017. ⟨tel-02490039⟩

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