Troubles cognitifs et démences au Sud : sont-ils vraiment moins fréquents ?
Résumé
Les démences et troubles cognitifs représentent un défi pour le 21e siècle. Alors que le monde traverse des transitions démographiques, épidémiologiques et sociales, le nombre de personnes vivant avec une démence augmente, doublant tous les 20 ans, et devrait atteindre 150 millions en 2050. Les pays à revenus faibles et intermédiaires ne sont pas épargnés, il est estimé qu’ils accueilleront 68 % du nombre total de personnes vivant avec une démence en 2050. Cette augmentation du nombre de personnes atteintes est fortement expliquée par le vieillissement de la population mais qu’en est-il de la fréquence de ces affections ? Ces dernières années, certaines études principalement issues des pays à revenus élevés ont décrit une stabilité ou une baisse de la prévalence ou de l’incidence des démences, faisant naître l’espoir d’un impact de la prévention des maladies cardiovasculaires et d’un meilleur niveau d’éducation. Cependant, dans les pays à revenus faibles ou moyens où la tendance est à l’augmentation de la prévalence des maladies cardio-vasculaires, de la tension artérielle, du diabète, et des accidents vasculaires cérébraux, on peut s’attendre à une augmentation de l’incidence des démences. Les dernières données du Global Burden of Disease en 2016 rapportaient encore des prévalences faibles de démences (inférieures à 6 %) dans beaucoup de pays à revenus faibles et intermédiaires. Les méthodes utilisées (basées sur les déclarations de décès, les études publiées, et les registres hospitaliers) peuvent être à l’origine de ces données hétérogènes. Une revue actualisée des données épidémiologiques disponibles dans ces régions à faibles ressources, et les possibles sources d’hétérogénéité entre les diverses estimations publiées, seront présentées.